Concert Le Chant des Poètes

Samedi 26 mars 2026 à 20h30 à PAU

Sous la direction de Séverine Dervaux

« LE CHANT DES POÈTES »

Figures majeures sans conteste de la poésie française : Charles d’Orléans (XVe), Pierre de Ronsard (XVIe) et puis, du riche XIXe siècle, Victor Hugo, Louisa Siefert, Guillaume Apollinaire, entre autres, ont inspiré des compositeurs français du XXe siècle tels que Claude Debussy, Gabriel Fauré et Francis Poulenc. Ce n’est pas tout : d’autres compositeurs contemporains d’ici et d’ailleurs, y ont puisé inspiration pour leurs compositions d’aujourd’hui : Julien Joubert, Marc Sirett (Canada), Eric Saint-Marc et Nathalie Biarnès. 

Venez écouter ce tout nouveau concert de l’Ensemble Vocal Émergence, qui vous enchantera en vous plongeant dans ce patrimoine tant musical que poétique.

Acheter votre billet via Hello Asso (Plate-forme associative gratuite pour nous, fonctionnant avec des dons, mais seulement pour ceux qui le souhaitent)

  • GREEN [paroles] JULIEN JOUBERT
  • SOUS LE PONT MIRABEAU [paroles] JULIEN JOUBERT
  • POÈMES BIGOURDANS [paroles] ÉRIC SAINT-MARC
  • EN PASSANT À PAU [paroles] NATHALIE BIARNÈS, sur un poème de Louisa Siefert
  • UN SOIR DE NEIGE [paroles] POULENC
  • DIEU QU’IL LA FAIT BON REGARDER, QUANT J’AI OUY LE TABOURIN, YVER VOUS N’ÊTES QU’UN VILLAIN [paroles] CLAUDE DEBUSSY (1862-1918), compositeur incontournable de musiques instrumentales, vocales, théâtrales : « 3 chansons de Charles d’Orléans » (1898-1908), chansons sur des paroles allégoriques de rondeaux chantés du poète français du XVe siècle.
  • MIGNONNE ALLONS VOIR SI LA ROSE [paroles] THOMAS ENHCO, sur un poème de Pierre de Ronsard
  • CE BEAU PRINTEMPS [paroles] MARK SIRETT (1952 – ), sur un poème de Pierre de Ronsard
  • ARBRES [paroles] JEAN-CHRISTOPHE ROSAZ (1961 – ), sur un poème de Victor Hugo
  • PAVANE [paroles] FAURÉ
  • MADRIGAL [paroles] FAURÉ
  • LES DJINNS [paroles] FAURÉ
  • LES MOULINS DE MON COEUR [paroles] MICHEL LEGRAND
  • LE SOLEIL ET LA LUNE [paroles] CHARLES TRÉNET

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SOPRANI – Valérie DARBAS, Emmanuelle FAUSSAT, Joan JOFFRES, Caroline LALAUDE, Claudine LARROCHE, Penny LOUSTRIC, Béatrice PEHAU

ALTI – Oona CABOZ, Brigitte CHEREAU, Mireille GAIN, Morag MUNRO-LANDI, Véronique LÉGLISE, Agnès TROUCHE

TÉNORS – Thomas BUISSON, Alain GRATEAU, Jean-Pierre GRUET, Gilles MOULONGUET

BASSES – Rémy AMROUCHE, Hervé FERQUEL, Laurent FRANCO, Bruno HUSSON, Jean-Luc TROUCHE

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Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous accompagnent par leur concours dans l’organisation de ce concert, en particulier : [Article encore en cours de rédaction].

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GREEN – JULIEN JOUBERT

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux
L’humble présent soit doux

J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront
Qui la délasseront

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête
Et que je dorme un peu puisque vous reposez
Puisque vous reposez

SOUS LE PONT MIRABEAU JULIEN JOUBERT

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’espérance est violente

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passait
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

POÈMES BIGOURDANS ÉRIC SAINT-MARC

Nocturne
Charmeresse aux pâleurs nacrés, la lune, en fleur de messidor sous les rames enténébrées, voltige comme un oiseau d’or.
Lus, tubéreuses, marjolaines s’enveloppent de parfums lourds et nocturnes
Où les phalènes trempent leurs ailes de velours. Et du haut des viornes grêles Des aulnes au feuillage roux
Sur l’étant festonné de prêles On entend huer les hiboux.

La Fontaine de Siradan
J’ai vu le parc et ses allées Avec leur décor toujours vert,
Chère fontaine de Jouvence Où j’ai mouillé mes cheveux blancs,
Pareille à celle de Provence Tu portes la vie en tes flancs.
Coule, coule, mystérieuse, Insensible à nos pleurs du jour;
Reste toujours jeune et rieuse Et ne dis que des chants d’amour.

Et dans les riantes vallées Le ciel resté toujours ouvert
J’ai vu la source qui murmure Sa timide chanson d’amour
Et bu son onde fraîche et pure Coulant discrète nuit et jour.

Hymne à l’Adour

  1. Dis-moi qui tu peux être, O toi torrent si fier,
    Qu’au Tourmalet font naître le soleil et la mer ?

De tout temps voyageur, Tel le sang de ton cœur,
Je fus, ne te déplaise De la plaine tarbaise,
Le sang du Créateur, Point de mystère :
Je suis l’artère Qui, nuit et jour, Sert par amour: Je suis l’Adour !

  1. Avant que ton flot meure, Tarbes connut l’Adour
    Ce que Bayonne pleure, c’est ce premier amour.
  2. Quoi, toutes ces fontaines qui descendent leur col
    Seraient autant de veines dont s’arrose ton sol ?
  3. Fallait-il que je vienne Aujourd’hui sur tes bords,
    Pour que de toi j’apprenne Comment vit notre corps ?
  4. Je vois : tes larges rives, Plus les baignent tes eaux,
    Plus – afin que tu vives – T’accourent les ruisseaux…
  5. Je veux comme tes ondes, Être utile, servir
    Dans le cycle des mondes, et ne jamais mourir !

Plus tard
S’il se peut qu’un jour, tu reviennes,
Nous n’aurons plus la même voix Ni les mêmes yeux qu’autrefois !…
Je voudrais que tu te souviennes, Quand mes mains toucheront les tiennes,
Combien nous fûmes maladroits, Surtout pour la première fois…
Il faudra que tu me retiennes !
Alors sauras-tu comme hier, Me séduire si je suis fier ?
Ou m’encourager si je n’ose ?
Et surtout, reconnaître en moi, Secret sous sa métamorphose,
Mon cœur ressuscité pour toi ?

EN PASSANT À PAU, NATHALIE BIARNÈS (sur un poème de Louisa Siefert)

Par tous chemins semant ma vie
Vers les larges horizons bleus,
Je vais comme un oiseau frileux
Dont l’aile au gré du vent dévie. Sans plus de plaisir que d’envie,
Des monts hautains aux flots houleux
J’erre ainsi loin du nid moelleux,
Au même regret asservie.

Sans plus de plaisir que d’envie,
Des monts hautains aux flots houleux
J’erre ainsi loin du nid moelleux,
Au même regret asservie.

Jamais je n’ai, que pour le fuir,
Touché le seuil où mon désir
S’est senti mourir et renaître ;

Jamais non plus je n’ai perdu
Ce bonheur (le seul vrai peut-être ?)
De croire au bonheur attendu.

En chemin de fer, le 27 novembre 1872.

UN SOIR DE NEIGE, POULENC

LE FEU
De grandes cuillers de neige
Ramassent nos pieds glacés
Et d’une dure parole
Nous heurtons l’hiver têtu

Chaque arbre a sa place en l’air
Chaque roc son poids sur terre
Chaque ruisseau son eau vive
Nous nous n’avons pas de feu.

UN LOUP
La bonne neige le ciel noir
Les branches mortes la détresse
De la forêt pleine de pièges
Honte à la bête pourchassée
La fuite en flèche dans le coeur

Les traces d’une proie atroce
Hardi au loup et c’est toujours
Le plus beau loup et c’est toujours
Le dernier vivant que menace
La masse absolue de la mort.

DERNIERS INSTANTS
Bois meurtri bois perdu d’un voyage en hiver
Navire où la neige prend pied
Bois d’asile bois mort où sans espoir je rêve
De la mer aux miroirs crevés

Un grand moment d’eau froide a saisi les noyés
La foule de mon corps en souffre
Je m’affaiblis je me disperse
J’avoue ma vie j’avoue ma mort
j’avoue autrui.

DU DEHORS
La nuit le froid la solitude
On m’enferma soigneusement
Mais les branches cherchaient leur voie dans la prison
Autour de moi l’herbe trouva le ciel
On verrouilla le ciel
Ma prison s’écroula
Le froid vivant le froid brûlant m’eut bien en main.


Trois Chansons de Charles d’Orléans, Debussy

Dieu ! qu’il la fait bon regarder
Dieu ! qu’il la fait bon regarder
la gracieuse bonne et belle;
pour les grans biens que sont en elle
chascun est prest de la loüer.
Qui se pourrait d’elle lasser?
Toujours sa beauté renouvelle.
Par de ça, ne de là, la mer
ne scay dame ne damoiselle
qui soit en tous bien parfais telle.
C’est un songe que d’y penser:
Dieu! qu’il la fait bon regarder.

Quant j’ai ouy le tabourin

Quant j’ai ouy le tabourin
Sonner, pour s’en aller au may
En mon lit n’en ay fait affray
Ne levé mon chief du coissin

En disant: il est trop matin
Ung peu je me rendormirai:
Quant j’ai ouy le tabourin
Sonner pour s’en aller au may.

Jeunes gens partent leur butin:
De non cha loir m’accointeray
A lui je m’a butineray
Trouvé l’ay plus prouchain voisin;

Quant j’ai ouy le tabourin
Sonner pour s’en aller au may.
En mon lit n’en ay fait affray
Ne levé mon chief du coissin.

Yver, vous n’estes qu’un villain;

Yver, vous n’estes qu’un villain;
Esté est plaisant et gentil
En témoing de may et d’avril
Qui l’accompaignent soir et main.

Esté revet champs, bois et fleurs
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l’ordonnance de Nature.

Mais vous, Yver, trop estes plein
De nège, vent, pluye et grézil.
On vous deust banir en éxil.
Sans point flater je parle plein,
Yver, vous n’estes qu’un villain.


MIGNONNE ALLONS VOIR SI LA ROSE, THOMAS ENHCO

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

CE BEAU PRINTEMPS, MARK SIRETT

Quand ce beau Printemps je vois,
J’aperçois
Rajeunir la terre et l’onde
Et me semble que le jour,
Et l’Amour,
Comme enfants naissent au monde.

Quelque part que ses beaux yeux
Par les cieux
Tournent leurs lumières belles,
L’air qui se montre serein
Est tout plein
D’amoureuses étincelles.

ARBRES, JEAN-CHRISTOPHE ROSAZ

Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours, Je vous aime,
Et vous, lierre au seuil des antres sourds, Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives !
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Ah! Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois, Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime !

PAVANE, FAURÉ

C′est Lindor, c’est Tircis
et c′est tous nos vainqueurs !
C’est Myrtille, c’est Lydé!
Les reines de nos coeurs !
Comme ils sont provocants!
Comme ils sont fiers toujours !
Comme on ose régner sur nos sorts et nos jours !

Faites attention! Observez la mesure !

Ô la mortelle injure! La cadence est moins lente !
Et la chute plus sûre!
Nous rabattrons bien leur caquets !
Nous serons bientôt leurs laquais !
Qu′ils sont laids! Chers minois !
Qu′ils sont fols! (Airs coquets !)

Et c’est toujours de même, et c′est ainsi toujours !
On s’adore! On se hait ! On maudit ses amours !
Adieu Myrtille, Eglé, Chloé, démons moqueurs !
Adieu donc
et bons jours aux tyrans de nos coeurs !
Et bons jours !

MADRIGAL, FAURÉ

Inhumaines qui, sans merci,
Vous raillez de notre souci
Aimez quand on vous aime

Ingrats qui ne vous doutez pas
Des rêves éclos sur vos pas
Aimez quand on vous aime

Sachez ô cruelles beautés
Que les jours d’aimer sont comptés
Aimez quand on vous aime

Sachez, amoureux inconstants
Que le bien d’aimer n’a qu’un temps!
Aimez quand on vous aime

Un même destin nous poursuit
Et notre folie est la même
Aimez quand on vous aime

C’est celle de fuir qui nous aime
C’est celle d’aimer qui nous fuit
Aimez quand on vous aime

LES DJINNS, FAURÉ

Murs, ville
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise
Tout dort.

Dans la plaine
Naît un bruit.
C’est l’haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu’une flamme
Toujours suit.

La voix plus haute
Semble un grelot.
D’un nain qui saute
C’est le galop.
Il fuit, s’élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d’un flot.

La rumeur approche,
L’écho la redit.
C’est comme la cloche
D’un couvent maudit,
Comme un bruit de foule
Qui tonne et qui roule
Et tantôt s’écroule
Et tantôt grandit.

Dieu ! La voix sépulcrale
Des Djinns!… – Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l’escalier profond !
Déjà s’éteint ma lampe,
Et l’ombre de la rampe..
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu’au plafond.

Cris de l’enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L’horrible essaim, poussé par l’aquilon,
Sans doute, o ciel! s’abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l’on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu’il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !

Prophète ! Si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J’irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d’étincelles,
Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes
Grince et crie sur ces vitraux noirs !

De leurs ailes lointaines
Le battement décroît.
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l’on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d’une voix grêle
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d’un vieux toit.

Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leur pas;
Leur essaim gronde;
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu’on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s’endort,
C’est la vague
Sur le bord;
C’est la plainte
Presque éteinte
D’une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit…
J’écoute: –
Tout fuit,
Tout passe;
L’espace
Efface
Le bruit.

LES MOULINS DE MON CŒUR, MICHEL LEGRAND

Comme une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau
Qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau
Comme un manège de lune avec ses chevaux d’étoiles
Comme un anneau de Saturne, un ballon de carnaval
Comme le chemin de ronde que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde d’un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom tous les moulins de mon cœur

Comme un écheveau de laine entre les mains d’un enfant
Ou les mots d’une rengaine pris dans les harpes du vent
Comme un tourbillon de neige, comme un vol de goélands
Sur des forêts de Norvège, sur des moutons d’océan
Comme le chemin de ronde que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde d’un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom tous les moulins de mon cœur

Ce jour-là près de la source, Dieu sait ce que tu m’as dit
Mais l’été finit sa course, l’oiseau tomba de son nid
Et voilà que sur le sable nos pas s’effacent déjà
Et je suis seul à la table qui résonne sous mes doigts
Comme un tambourin qui pleure sous les gouttes de la pluie
Comme les chansons qui meurent aussitôt qu’on les oublie
Et les feuilles de l’automne rencontrent des ciels moins bleus
Et ton absence leur donne la couleur de tes cheveux

Une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau
Et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau
Au vent des quatre saisons, tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur

LE SOLEIL ET LA LUNE, CHARLES TRÉNET

1. Sur le toit de l’hôtel où je vis avec toi
Quand j’attends ta venue mon amie
Que la nuit fait chanter plus fort et mieux que moi
Tous les chats tous les chat tous les chats
Que dit-on sur les toits que répètent les voix
De ces chats de ces chats qui s’ennuient
Des chansons que je sais que je traduis pour toi
Les voici les voici les voilà…

Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n’est pas là et le soleil l’attend
Ici-bas souvent chacun pour sa chacune
Chacun doit en faire autant
La lune est là, mais le soleil ne la voit pas
Pour la trouver il faut la nuit
Mais le soleil ne le sait pas et toujours luit
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n’est pas là et le soleil l’attend
Papa dit qu’il a vu ça lui…

2. Des savants avertis par la pluie et le vent
Annonçaient un jour la fin du monde
Les journaux commentaient en termes émouvants
Les avis les aveux des savants
Bien des gens affolés demandaient aux agents
Si le monde était pris dans la ronde
C’est alors que docteurs savants et professeurs
Entonnèrent subito tous en chœur

3. Philosophes écoutez cette phrase est pour vous
Le bonheur est un astre volage
Qui s’enfuit à l’appel de bien des rendez-vous
Il s’efface il se meurt devant nous
Quand on croit qu’il est loin il est là tout près de vous
Il voyage il voyage il voyage
Puis il part il revient il s’en va n’importe où
Cherchez-le il est un peu partout…